Daily Zohar 4580
174. מִצְוָה (כ »ב) זוֹ לְבָרֵךְ הַכֹּהֵן אֶת הָעָם בְּכָל יוֹם בִּזְקִיפוּת הָאֶצְבָּעוֹת, וּלְבָרֵךְ בְּרָכָה בְּכָל יוֹם, לְהִמָּצֵא בְרָכוֹת מַעְלָה וּמַטָּה. שֶׁהֲרֵי הָאֶצְבָּעוֹת עוֹמְדוֹת בְּסוֹד עֶלְיוֹן, חָמֵשׁ תּוֹךְ חָמֵשׁ. חָמֵשׁ שֶׁל הַיָּמִין וְחָמֵשׁ שֶׁל שְׂמֹאל. חָמֵשׁ שֶׁל הַיָּמִין הֵן שֶׁבַח יוֹתֵר עַל אוֹתָן שֶׁל שְׂמֹאל, מִשּׁוּם שֶׁיָּמִין זוֹ יֵשׁ לָהּ שֶׁבַח יָתֵר עַל שְׂמֹאל. וְעַל זֶה בַּבְּרָכָה שֶׁמְּבָרֵךְ הַכֹּהֵן אֶת הָעָם, צָרִיךְ לִזְקֹף יָמִין עַל שְׂמֹאל וּלְעַיֵּן בְּעַיִן טוֹבָה.
Commentaire de Zion Nefesh:
Traduction par Philippe LombardZohar Naso
Suite du ZQ 4579
#173
Rabbi Shimon a dit : » Dans ces trois versets, au début, il y a trois youds : le youd de ‘יברכך’ (qu’Il te bénisse), le youd de ‘יאר’ (qu’Il illumine ton visage), et le youd de ‘ישא’ (que sa figure soit droite) « . Tout cela dénote une foi totale et que la bénédiction vient d’Atika, qui est le youd de YHVH, pour celui qui a besoin d’être béni. Trois youds, trois fois, indiquent que Zeir Anpin est béni par Atika. Les trois youds correspondent aux trois lignes : ‘יברכך’ est la lignede la Droite, ‘יאר’ est la ligne de gauche, et ‘ישא’ est la ligne du milieu. Par conséquent, ‘יברכך ה׳’ est en haut, à Zeir Anpin, pour qu’il reçoive d’Atika, et ‘וישמרך’ est en bas, pour Israël. »
Un Tanna a enseigné avant Rabbi Shimon : » Quiconque est angoissé par un rêve doit venir au moment où les Cohanim écartent les mains pour la bénédiction sacerdotale et disent : » Maître de l’Univers, je suis à Toi, et mes rêves sont à Toi, etc… « . Pourquoi ? Parce qu’à ce moment-là, la miséricorde est présente dans tous les mondes, et quiconque prie au sujet de sa détresse, son jugement sera transformé en miséricorde ».
#174
Ce précepte impose au prêtre de bénir le peuple chaque jour en levant les doigts, afin que les bénédictions puissent se trouver à la fois en haut et en bas. Les doigts sont disposés selon un secret céleste : cinq à l’intérieur de cinq, cinq à droite et cinq à gauche. Les cinq doigts de droite ont plus d’importance que ceux de gauche, car le côté droit est plus important que le côté gauche. C’est pourquoi, dans la bénédiction qu’il donne au peuple, le prêtre doit élever la main droite au-dessus de la main gauche. Il doit également accorder les bénédictions avec « בְּעַיִן טוֹבָה », un bon œil (une intention bienveillante).
Leçon :
Cet enseignement souligne l’importance de la Bénédiction Sacerdotale comme un moment puissant pour invoquer la miséricorde d’Hachem. Lorsque les prêtres lèvent les mains pour bénir le peuple, cela crée un moment propice où la miséricorde imprègne le cosmos. C’est le moment idéal pour les individus de chercher un soulagement à leurs problèmes, en particulier aux rêves angoissants. En se tournant vers Dieu et en reconnaissant sa souveraineté sur leur vie et leurs rêves, ils s’alignent sur le flux de la miséricorde dans le monde, permettant à leurs jugements négatifs de se transformer en résultats compatissants. Cette pratique met en évidence le lien profond qui existe entre le rituel, le moment choisi et l’efficacité de la prière dans la tradition spirituelle juive.
Le verset 22:9 des Proverbes stipule : « טוֹב עַיִן הוּא יְבֹרָךְ כִּי נָתַן מִלַּחְמוֹ לַדָּל. » « Celui qui a un œil généreux (bon) sera béni, Car il donne de son pain aux pauvres ».
Le Zohar ( » Acharei Mot » #124) ajoute une autre interprétation différente à ce verset, suggérant qu’au lieu de lire » sera béni « , nous devrions lire » bénira « , impliquant qu’une personne avec un » Bon œil » (עַיִן טוֹבָה), comme les prêtres, puisse bénir le peuple.
La Bénédiction Sacerdotale doit être exécutée de manière adéquate. Le fait de lever les doigts symbolise le lien avec les dix sefirot. La priorité de la main droite sur la main gauche souligne l’importance des Hassadim (la bonté) et de la miséricorde de la Droite sur le jugement de la gauche. Le prêtre doit non seulement accomplir le rituel correctement, mais aussi maintenir une méditation pure d’amour et de paix, en veillant à ce que les bénédictions soient véritablement bénéfiques pour le peuple.
Le concept de « בְּעַיִן טוֹבָה » (« un bon œil ») est crucial. Proverbes 22:9 souligne l’importance d’un œil généreux, affirmant qu’une personne ayant un tel œil est bénie parce qu’elle partage son pain avec les pauvres. Le Zohar développe cette idée, suggérant qu’une personne ayant un « bon œil » ne reçoit pas seulement des bénédictions, mais qu’elle est également habilitée à bénir les autres. Cela correspond au rôle des prêtres, qui bénissent le peuple avec un œil bon et généreux.
Avant de lever les mains, les prêtres récitent la bénédiction :
« בָּרוּךְ אַתָּה ה’ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶך הָעוֹלָם אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בִּקְדֻשָּׁתוֹ שֶׁל אַהֲרֹן וְצִוָּנוּ לְבָרֵךְ אֶת עַמּוֹ יִשְׂרָאֵל בְּאַהֲבָה »
« Béni sois-tu, Seigneur notre Dieu, Roi de l’Univers, qui nous a sanctifiés par la sainteté d’Aaron et nous a ordonné de bénir avec amour son peuple d’Israël. »
L’œil (« עין ») a une valeur numérique de 130, soit dix fois la valeur de l’amour (« אהבה »), ce qui souligne le lien profond entre la vision et l’amour. Chaque doigt que le prêtre lève pendant la bénédiction est illuminé d’amour, ce qui renforce l’énergie puissante et bienveillante de la bénédiction. Ce lien garantit que les bénédictions invoquées par le prêtre sont empreintes de compassion et de bonté, reflétant ainsi les attributs divins qu’elles visent à canaliser.
Ainsi, l’acte de bénédiction avec amour et « bon œil » signifie plus qu’un simple rituel ; il incarne l’amour du prêtre, sa générosité et la miséricorde divine qui coule à travers lui, transformant l’acte en une profonde expérience spirituelle qui profite à tous ceux qui la reçoivent.