Le Zohar Quotidien # 4674 – Acharei Mot – Quel Gage Te Donnerai-je ?




Daily Zohar 4674

Holy Zohar text. Daily Zohar -4674

285. וַתֹּאמֶר אִם תִּתֵּן עֵרָבוֹן עַד שָׁלְחֶךָ. אֵלּוּ הֵם סִימָנֵי הַגְּבִירָה שֶׁהִתְבָּרְכָה מֵהַמֶּלֶךְ בְּזִוּוּגָהּ. וַיֹּאמֶר מָה הָעֵרָבוֹן אֲשֶׁר אֶתֶּן לָךְ, וַתֹּאמֶר חֹתָמְךָ וּפְתִילֶךָ וּמַטְּךָ. אֵלּוּ הֵם (צִדְדֵי) הַקְּשָׁרִים הָעֶלְיוֹנִים, תַּכְשִׁיטֶיהָ שֶׁל הַכַּלָּה מִתְבָּרְכִים מִשְּׁלֹשֶׁת אֵלֶּה, נֵצַח הוֹד יְסוֹד, וְהַכֹּל נִמְצָא בִּשְׁלֹשֶׁת אֵלֶּה, וְהַכַּלָּה (מִנֵּצַח הוֹד יְסוֹד) מִתְבָּרֶכֶת מִכָּאן. מִיָּד – וַיִּתֶּן לָהּ וַיָּבֹא אֵלֶיהָ וַתַּהַר לוֹ. רפה/ ב וַיְהִי כְּמִשְׁלֹשׁ חֳדָשִׁים. מַה זֶּה מִשְׁלֹשׁ חֳדָשִׁים? אַחַר שֶׁיְּשַׁלְּשׁוּ הֶחֳדָשִׁים, וַהֲרֵי שְׁלֹשָׁה חֳדָשִׁים בֵּאַרְנוּ. וְכָאן כְּמִשְׁלֹשׁ חֳדָשִׁים, שֶׁהִתְחִיל הַחֹדֶשׁ הָרְבִיעִי לְעוֹרֵר דִּינִים בָּעוֹלָם מֵחֲטָאֵי בְּנֵי אָדָם, וְהִיא יוֹנֶקֶת מִצַּד הָאַחֵר. אָז – וַיֻּגַּד לִיהוּדָה לֵאמֹר זָנְתָה תָּמָר כַּלָּתֶךָ. הֲרֵי כַּלָּה בַּצַּד הָאַחֵר נִמְצֵאת. מַה כָּתוּב? הוֹצִיאוּהָ, כְּמוֹ שֶׁכָּתוּב, (איכה ב) הִשְׁלִיךְ מִשָּׁמַיִם אֶרֶץ תִּפְאֶרֶת יִשְׂרָאֵל. וְתִשָּׂרֵף, בְּשַׁלְהֶבֶת הַצָּהֳרַיִם בַּגָּלוּת. רפה/ ג מַה כָּתוּב? הִיא מוּצֵאת, לְהִמָּשֵׁךְ לַגָּלוּת. וְהִיא שָׁלְחָה אֶל חָמִיהָ לֵאמֹר לְאִישׁ אֲשֶׁר אֵלֶּה לּוֹ. לֹא כָתוּב לְאִישׁ אֲשֶׁר אֵלֶּה מִמֶּנּוּ, אֶלָּא לְאִישׁ אֲשֶׁר אֵלֶּה לּוֹ. שֶׁלּוֹ הַסִּימָנִים הַלָּלוּ הַמְּצוּיִים, אָנֹכִי הָרָה. מִיָּד – וַיַּכֵּר יְהוּדָה וַיֹּאמֶר צָדְקָה מִמֶּנִּי. צָדְקָה וַדַּאי, וְהַשֵּׁם גּוֹרֵם. מַה גָּרַם לָהּ? הַשֵּׁם הַזֶּה. חָזַר וְאָמַר, מִמֶּנִּי, שֶׁכָּתוּבּ כִּי צַדִּיק ה’ צְדָקוֹת אָהֵב יָשָׁר יֶחֱזוּ פָנֵימוֹ. צָדְקָה – צָדַק ה’, שֶׁמִּמֶּנִּי נָטְלָה אֶת הַשֵּׁם הַזֶּה. מִמֶּנִּי יָרְשָׁה, מִמֶּנִּי נִמְצֵאת.


Commentaire de Zion Nefesh:

Traduction par Philippe Lombard

Zohar Acharei Mot
Suite du ZQ 4673

#285

Genèse 38 :18
“ . וַיֹּאמֶר מָה הָעֵרָבוֹן אֲשֶׁר אֶתֶּן לָּךְ וַתֹּאמֶר חֹתָמְךָ וּפְתִילֶךָ וּמַטְּךָ אֲשֶׁר בְּיָדֶךָ וַיִּתֶּן לָּהּ וַיָּבֹא אֵלֶיהָ וַתַּהַר לוֹ ”
“ Il répondit alors : « Quel gage te donnerai-je ? » Elle répondit : « Le sceau, le cordon, et le bâton que tu tiens à la main. » Puis il les lui donna, entra en elle, et elle conçut de lui. »
Et elle dit : « Si tu donnes un gage jusqu’à ce que tu l’envoies ». Tels sont les signes de la reine (Malkhout), qui a été béni par le Roi (Zeir Anpin) grâce à leur unification. Il dit : « Quel gage dois-je vous donner ? » Elle répondit : « Le sceau, le cordon et le bâton. » Ce sont les liens supérieurs, les parures de l’épouse (Malkhout), qui est bénie grâce à ces trois-là : Netzach, Hod et Yésod. Tout existe à l’intérieur de ces trois [Séphirot], et ils bénissent l’épouse –Malkhout. Immédiatement, « Il les lui donna, et il vint en elle, puis elle conçut de lui.

Genèse 38 :24
“ . וַיְהִי כְּמִשְׁלֹשׁ חֳדָשִׁים וַיֻּגַּד לִיהוּדָה לֵאמֹר זָנְתָה תָּמָר כַּלָּתֶךָ וְגַם הִנֵּה הָרָה לִזְנוּנִים וַיֹּאמֶר יְהוּדָה הוֹצִיאוּהָ וְתִשָּׂרֵף ”
“ Et il arriva, environ trois mois après, qu’on vint dire à Yéhouda : « Tamar, ta belle-fille, s’est prostituée, et en outre elle est tombée enceinte en se prostituant. » Yéhouda dit : « Fais-la sortir et brûle-la ! »”

« Et cela arriva au bout de trois mois. » Le Zohar pose la question suivante : Que signifie « après trois mois » ? Il explique qu’après trois mois, les trois mois symbolisent les trois sefirot – Hessed, Gébourah et Tiféret. Ici, il est dit « après trois mois “ (כמשלש חדשים), ce qui signifie que le quatrième mois, qui représente Malkhout, a commencé à éveiller des jugements dans le monde en raison des péchés des gens, et que Malkhout puise de ” l’Autre Côté » (Sitra Achra). On dit alors à Juda : « Tamar, ta belle-fille, a commis un adultère ». La fiancée (Malkhout) se trouve maintenant du côté de l’impureté. Qu’est-il écrit ensuite ? « Fais-la sortir » – selon ce qui est écrit :

Lamentations 2 :1
“ . אֵיכָה יָעִיב בְּאַפּוֹ אֲדֹנָי אֶת בַּת צִיּוֹן הִשְׁלִיךְ מִשָּׁמַיִם אֶרֶץ תִּפְאֶרֶת יִשְׂרָאֵל וְלֹא זָכַר הֲדֹם רַגְלָיו בְּיוֹם אַפּוֹ ”
“ Comme l’Éternel, dans sa colère, a couvert d’une nuée la fille de Sion! Du ciel il a jeté sur la terre la splendeur d’Israël, Et Il ne S’est pas souvenu de Son marchepied le jour de Sa colère. »

« Du ciel, Il a jeté sur la terre la splendeur d’Israël. »
« Et qu’elle soit brûlée » – fait référence à l’embrasement dans la flamme du feu pendant l’exil.

Genèse 38 :25
הִוא מוּצֵאת וְהִיא שָׁלְחָה אֶל חָמִיהָ לֵאמֹר לְאִישׁ אֲשֶׁר אֵלֶּה לּוֹ אָנֹכִי הָרָה וַתֹּאמֶר הַכֶּר נָא לְמִי הַחֹתֶמֶת וְהַפְּתִילִים וְהַמַּטֶּה ”
“ . הָאֵלֶּה
“ Lorsqu’elle fut sortie, elle envoya dire à son beau-père : « Je suis enceinte de l’homme à qui appartiennent ces objets. » Elle dit : « Veuillez déterminer à qui appartiennent ces objets, le sceau, le cordon et le bâton. Elle dit : « Veuillez établir à qui appartiennent ces objets : le sceau, le cordon et le bâton.”

Qu’est-il écrit ? « On la fit sortir » – cela signifie la poursuite de l’exil. Elle envoya dire à son beau-père : « Je suis enceinte de l’homme à qui appartiennent ces objets ». Il n’est pas dit « par l’homme de qui », mais plutôt « par l’homme à qui cela appartient », ce qui signifie que ces signes (le sceau, le cordon et le bâton) étaient à l’origine les siens, et que maintenant, grâce à eux, je suis enceinte. Il s’agissait des parures de la mariée, qui étaient devenues les siennes, comme expliqué précédemment, bien qu’il les lui ait données. Immédiatement, Yéhouda les reconnut et dit : « Elle est plus juste (צדקה) que moi. » En effet, elle est juste, et c’est son nom qui en est la cause. En effet, c’est ainsi que Malkhout est nommée צדק. Qu’est-ce qui lui a donné ce nom ? Il poursuit et dit : « De moi » – selon ce qui est écrit :

Psaume 11 :7
“ . כִּי צַדִּיק יְהוָה צְדָקוֹת אָהֵב יָשָׁר יֶחֱזוּ פָנֵימוֹ ”
“ Car YHVH est juste, il aime la droiture (צְדָקוֹת), les hommes droits contempleront sa face. »

Car la droiture (צדקה) est la justice (צדק) de Hachem, et c’est de moi qu’elle a reçu ce nom. De moi, elle en a hérité, et par moi, elle existe.

Notes :
Ce passage du Zohar interprète le dialogue entre Yéhouda et Tamar comme la relation spirituelle entre Zeir Anpin (le Roi) et Malkhout (la Reine). Le « gage » demandé par Tamar symbolise les symboles spirituels et les bénédictions que Malkhout reçoit grâce à son union avec Zeir Anpin.

Le « sceau, le cordon et le bâton » représentent les trois Séphirot : Netzach, Hod et Yésod. Ces Séphirot jouent un rôle crucial dans l’écoulement de la lumière des niveaux supérieurs vers les niveaux inférieurs qui bénissent Malkhout. Ces trois Séphirot sont appelées les ornements de la mariée, ce qui souligne leur importance dans l’interaction spirituelle entre Zeir Anpin et Malkhout.

Lorsque Yéhouda (représentant Zeir Anpin) les donne à Tamar (représentant Malkhout), cela symbolise la transmission de la lumière et des bénédictions, permettant à Malkhout de concevoir et de donner naissance à la subsistance et à l’abondance. Cette union représente le flux continu de la lumière qui soutient le monde.
Le sens profond de l’histoire se concentre sur les trois mois et le châtiment qui s’ensuit. Les trois mois représentent les Séphirot Hessed, Gébourah et Tiféret, qui régissent le flux de lumière provenant des niveaux supérieurs. Lorsqu’ils sont achevés, le quatrième niveau est relié au monde d’en dessous – Malkhout.

En l’occurrence, Malkhout éveille les jugements et la sévérité lorsque les péchés des gens l’influencent et puisent dans « l’Autre-Côté ». Tamar, qui représente Malkhout, est accusée de péché, ce qui rejoint l’idée que la Shékina est exilée et tombe sous l’influence de forces extérieures (חיצונים). L’ordre de « la faire sortir » (הוציאוה) et de « la brûler » (ותשרף) symbolise la souffrance de la Shékina en exil, semblable à la chute et à la « brûlure » dans les épreuves et les tribulations de ce monde.

Un autre enseignement important de cette histoire ;
https://www.sefaria.org/Berakhot.43b.8?lang=bi&with=all&lang2=en

Le Talmud (Berachot 43b) affirme au nom de Rabbi Shimon bar Yochai : Il est préférable pour une personne de se jeter dans une fournaise ardente plutôt que d’embarrasser quelqu’un d’autre en public. D’où vient cette affirmation ? De Tamar, comme il est dit (Genèse 38) : ‘On la fit sortir…’ ».

Ce proverbe souligne la valeur de la dignité humaine et les limites à ne pas franchir pour éviter de faire honte à autrui en public. Selon cet enseignement, même la mort – symbolisée par la fournaise ardente – est préférable à l’humiliation publique de quelqu’un.

Le lien avec Tamar dans l’histoire de la Genèse (chapitre 38) est profond. Tamar, après être tombée enceinte de Yéhouda, a été accusée d’infidélité, un crime passible de la peine de mort à l’époque. Au lieu de révéler immédiatement que Yéhouda était le père (ce qui lui aurait sauvé la vie), Tamar a subtilement envoyé à Yéhouda les objets qu’il lui avait donnés – sa chevalière, son cordon et son bâton – pour lui permettre de reconnaître la vérité par lui-même. Ce faisant, elle évite d’embarrasser publiquement Yéhouda. Cette abnégation témoigne de son profond sens de la dignité et de la vertu, que le Talmud considère comme un modèle du principe selon lequel il vaut mieux risquer sa vie que de provoquer une humiliation publique.

Les actions de Tamar incarnent l’enseignement de Rabbi Shimon. Même si le fait de révéler l’identité de Yéhouda l’aurait immédiatement disculpée, elle a risqué sa vie pour protéger la dignité de Yéhouda. Son comportement illustre l’enseignement éthique selon lequel épargner la honte à autrui, même au prix d’un lourd tribut personnel, est un acte ultime de bonté et de vertu.

Par cet acte de Yéhouda et de Tamar, la racine de l’âme du Messie est entrée dans le monde.