Daily Zohar 4709
163. אָמַר רַבִּי יִצְחָק, מִכָּאן מַשְׁמָע, שֶׁהוֹאִיל וְאַתָּה הוֹלֵךְ בִּשְׁלִיחוּת זוֹ, לֹא תִקַּח אִשָּׁה לִבְנִי. כְּלוֹמַר שֶׁלֹּא תִקַּח גּוּף לִבְנִי [לְבִנְיָנִי] לְהִכָּנֵס בְּגוּף אַחֵר, בְּגוּף זָר, בְּגוּף שֶׁאֵינוֹ רָאוּי לוֹ, אֶלָּא בְּהַהוּא מַמָּשׁ שֶׁהוּא שֶׁלִּי, בְּהַהוּא מַמָּשׁ שֶׁיָּצָאתִי מִמֶּנּוּ. זֶהוּ שֶׁכָּתוּב כִּי אִם אֶל אַרְצִי וְאֶל מוֹלַדְתִּי תֵּלֵךְ.
164. אָמַר רַבִּי יוֹסֵי, מַהוּ וְלָקַחְתָּ אִשָּׁה לִבְנִי לְיִצְחָק? אָמַר רַבִּי יִצְחָק, אוֹתוֹ הַגּוּף שֶׁנִּצְטַעֵר עִמִּי בְּאוֹתוֹ הָעוֹלָם וְלֹא הָיָה לוֹ הֲנָאָה וְכִסּוּף בּוֹ מִפְּנֵי יִרְאַת קוֹנוֹ, אוֹתוֹ הַגּוּף מַמָּשׁ תִּקַּח לִצְחַק עִמּוֹ בְּשִׂמְחַת הַצַּדִּיקִים הַזּוֹ, לִצְחַק עִמּוֹ בְּשִׂמְחַת הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא, לִצְחַק עִמּוֹ שֶׁעַכְשָׁו עֵת שְׂחוֹק בָּעוֹלָם. זֶהוּ שֶׁכָּתוּב (תהלים קכו) אָז יִמָּלֵא שְׂחוֹק פִּינוּ וגו’.
Commentaire de Zion Nefesh:
Traduction par Philippe LombardZohar Chayei Sarah
Suite du ZQ 4708
#162
« Et je te ferai jurer par YHVH, le Dieu des cieux… » « וְאַשְׁבִּיעֲךָ בַּה’ אֱלֹהֵי הַשָּׁמַיִם וֵאלֹהֵי הָאָרֶץ » (Genèse 24, 3) :
Rabbi Huna dit : « Si j’avais été avec les sages de la Baraïta – les auteurs des premiers enseignements rabbiniques – au moment où ils ont révélé le secret de ce verset, je ne me serais pas séparé d’eux jusqu’à ce que je sache tout, car je vois une profondeur dans leurs paroles. Ils ont révélé beaucoup de choses, mais leurs enseignements ne sont pas faciles à comprendre pour tout le monde.
Venez voir : Le serment de cette alliance est un serment de l’âme, selon ce qui est écrit : « אֲשֶׁר לֹא תִקַּח אִשָּׁה לִבְנִי ». « que tu ne prendras pas de femme pour mon fils » (Genèse 24:3). Car Abraham représente l’aspect de l’âme, comme expliqué précédemment (#48).
Notes :
Rabbi Huna est impressionné par la profondeur des enseignements des sages qui ont approfondi les secrets de ce verset. Son désir ardent de comprendre pleinement leurs idées met en lumière l’immensité de la sagesse de la Torah et l’humilité nécessaire pour l’approcher.
Trouver une épouse pour Isaac est une allégorie de la réunion de l’âme et du corps lors de la Résurrection. Le texte souligne l’importance durable du corps, en particulier de l’os de Luz, qui reste intact et pur en tant que fondement de la Résurrection.
#163
Rabbi Yitzchak dit : « D’ici, nous apprenons que l’âme a dit à Metat- : « Puisque tu pars pour cette mission » – c’est-à-dire pour ressusciter les morts – « לֹא תִקַּח אִשָּׁה לִבְנִי » « ne prends pas d’épouse pour mon fils », ce qui signifie : ne prends pas de corps pour mon fils. Par rapport à l’âme, le corps est considéré comme une « épouse ». L’âme a demandé à Metat- de ne pas entrer dans un autre corps, un corps étranger ou un corps qui n’est pas digne d’elle, mais seulement dans le même corps qui est le sien – celui d’où elle est partie à l’origine. C’est le sens du verset : « כִּי אִם אֶל אַרְצִי וְאֶל מוֹלַדְתִּי תֵּלֵךְ ». « Mais tu iras dans mon pays et dans mon lieu de naissance » (Genèse 24:4).
Les sages ont enseigné : » עתידים המתים להחיות במומם שלא יאמרו אחר הוא » « Les morts se lèveront avec leurs défauts, de sorte qu’on ne dira pas : « C’est quelqu’un d’autre » ». Le sens est que le corps ressuscité apparaîtra sous la même forme que lorsqu’ils faisaient partie du Sans Fin ( Ein Sof, Béni Soit-Il). C’est pourquoi l’âme lie Metat- par le serment suivant : « Tu iras dans mon pays et dans mon lieu de naissance », en référence à mon corps d’origine, qui reste préservé grâce au secret de l’os de Luz. Cet os est l’essence du corps d’où l’âme est partie, et c’est le corps approprié pour la Résurrection. Une fois le corps guéri de ses défauts, il sera prêt pour que l’âme s’habille avec le corps d’origine.
#164
Rabbi Yossi dit : « Quelle est la signification du verset : ‘וְלָקַחְתָּ אִשָּׁה לִבְנִי לְיִצְחָק’ ‘Et tu prendras une femme pour mon fils, pour Isaac’ (Genèse 24:4) ? Si l’intention est l’incarnation de l’âme, il aurait fallu dire “pour Abraham” ».
Rabbi Yitzchak répondit : « Il s’agit du même corps qui a souffert avec moi dans le monde inférieur, le corps qui n’a pas pris part aux plaisirs et aux indulgences en raison de son respect pour son Créateur. Il s’agit de l’os de Luz, qui ne profite pas de la nourriture et de la boisson dans ce monde, comme nous l’avons expliqué plus haut. Ce corps précis sera pris pour se réjouir ensemble, pour partager la joie des Tzadikim, et pour se réjouir avec le Créateur dans la joie de la Résurrection. Telle est la signification du verset : ‘אָז יִמָּלֵא שְׂחוֹק פִּינוּ’ « Alors nos bouches seront remplies de rires’ (Psaumes 126:2). »
Notes :
Le Zohar enseigne que la Résurrection du corps, à partir de l’os de Luz, n’est pas seulement une restauration mais une célébration du partenariat du corps avec l’âme dans l’accomplissement de la volonté d’Hachem. Le corps qui a enduré les épreuves de la vie terrestre est jugé digne de réjouissances éternelles, reflétant le triomphe de la justice et de l’harmonie célestes.
Cet enseignement inspire la révérence pour le corps physique, qui fait partie intégrante de la croissance spirituelle et de la rédemption. Il met également en lumière la joie et l’unité qu’apporte la Résurrection, accomplissant la promesse Divine d’une vie et d’une célébration éternelles. L’expression « Alors nos bouches seront remplies de rires » exprime la joie profonde de ces retrouvailles, un moment de réjouissance dans l’accomplissement ultime du plan d’Hachem.