Daily Zohar 4874
370. לָמַדְנוּ, עֶרְוַת אֲחוֹת אָבִיךָ, כְּמוֹ שֶׁנִּתְגַּלָּה בְנִסְתָּר. כָּתוּב (הושע יד) כִּי יְשָׁרִים דַּרְכֵי ה’ וְצַדִּיקִים יֵלְכוּ בָם וְגוֹ’. אַשְׁרֵי חֶלְקָם שֶׁל הַצַּדִּיקִים שֶׁיּוֹדְעִים דַּרְכֵי הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא וְהוֹלְכִים בָּהֶם וְנוֹדָעִים אֲלֵיהֶם. אַשְׁרֵי חֶלְקָם.
Commentaire de Zion Nefesh:
Traduction par Philippe LombardZohar Acharei Mot
Suite du ZQ 4873
#369
Nous avons appris qu’après la disparition de Caïn et Abel, Adam retourna vers sa femme et fut revêtu d’un esprit différent, et de cette union naquit Seth. De Seth descendirent les générations des justes dans le monde. Et le Très-Saint, béni soit-Il, augmenta Hessed dans le monde. Et avec chaque enfant mâle, une femelle naissait à ses côtés afin de peupler le monde, d’une manière similaire à la structure au-dessus (le monde spirituel). Cela est comparable à Zeir Anpin (Z“A) et Malkhout, qui étaient frère et sœur à l’origine. Et les amis ont déjà expliqué dans la Mishna anonyme que le verset « וְאִישׁ אֲשֶׁר יִקַּח אֶת אֲחֹתוֹ בַת אָבִיו אוֹ בַת אִמּוֹ » « Un homme qui prend sa sœur, la fille de son père ou de sa mère… » s’applique à eux, et il est dit : « C’est Hessed » — En effet, c’est Hessed, car une fois que Hessed repose sur eux, des racines et des branches s’étendent depuis l’arrière (אחורים) au-dessus — et les branches s’étendent, à savoir Zeir Anpin et Malkhout.
Ce qui était auparavant proche est devenu distant, car Zeir Anpin et Malkhout, qui étaient initialement jointes dos à dos, étaient désormais séparées par Hessed. (Tout cela a été expliqué en détail plus tôt dans la portion de Vayikra, #100.)
Ensuite, les branches, Zeir Anpin et Malkhout ont grandi et se sont unies dans une union complète, un accouplement en face à face dans l’Arbre de Vie. Cette étape initiale s’est produite lorsque Malkhout était dans son premier état, pendant la dissimulation du monde, alors qu’elle n’était encore qu’à l’état d’achorayim (dos), et à ce stade, Zeir Anpin et Malkhout étaient considérées comme frère et sœur, car tous deux étaient issus de Binah.
Et parce que le verset dit : « אָמַרְתִּי עוֹלָם חֶסֶד יִבָּנֶה »
« J’ai dit : le monde sera construit avec Hessed », Hessed les a séparés, et Malkhout est descendue sous Zeir Anpin et n’était plus considérée comme sa sœur, mais plutôt comme un niveau inférieur. Par conséquent, à partir de ce moment-là, si des personnes prennent leurs propres sœurs, elles seront exclues devant les yeux de leur peuple, comme nous avertit le verset.
Notes :
Nous sommes liés par la loi de la Torah, et ce qui était autrefois spirituellement autorisé est désormais strictement interdit. Prendre sa sœur en épouse n’est plus le reflet de l’unité Divine, mais une grave transgression.
Yaakov Avinu (Jacob) a épousé deux sœurs, Rachel et Leah (qui sont spirituellement liées à Leah, Binah, et Rachel, Malkhout), une union qui a ensuite été explicitement interdite par la Torah, comme il est écrit : « וְאִשָּׁה אֶל־אֲחֹתָהּ לֹא תִקָּח » (« Tu ne prendras point une femme avec sa sœur… » – Vayikra 18:18).
Cela soulève une question profonde : comment l’un des patriarches les plus saints a-t-il pu se livrer à quelque chose que la Torah interdirait plus tard ? La réponse réside dans la distinction entre le monde pré-Sinaï et le monde post-Sinaï. Avant la remise de la Torah, les patriarches suivaient l’intuition Divine et les directives prophétiques plutôt qu’un système juridique codifié. Leurs actions étaient conformes aux vérités célestes telles qu’elles étaient comprises à leur époque. Le mariage de Yaakov avec les deux sœurs était la manifestation d’une réalité spirituelle supérieure, qui reflétait l’unification de racines spirituelles complémentaires. Cependant, une fois la Torah donnée au Sinaï, la volonté Divine fut révélée sous la forme d’une loi immuable, et ce qui avait autrefois une validité spirituelle était désormais interdit.
Ce changement nous enseigne que la proximité avec Hashem à notre époque ne passe pas par un instinct spirituel subjectif, mais par l’obéissance à la loi de la Torah, où la sainteté est définie par les limites que la Torah établit.
#370
Nous avons appris : « עֶרְוַת אֲחוֹת אָבִיךָ » « La nudité de la sœur de ton père » (Lévitique 18:12) — cela fait référence à ce qui a été révélé dans le secret, c’est-à-dire ce qui a été révélé pendant l’état de dos à dos (Achorayim), lorsque Malkhout était alors considérée comme la sœur de Zeir Anpin (Z“A) qui est ton père.
Le sens du verset est qu’il ne faut pas révéler la nudité de Malkhout depuis cet état initial dos à dos, lorsqu’elle était la sœur de ton père – Zeir Anpin.
Il est écrit : « כִּי יְשָׁרִים דַּרְכֵי ה’ וְצַדִּיקִים יֵלְכוּ בָם » « Car les voies de Hashem sont droites, et les justes marchent dans ces voies… » (Osée 14:10) [10Qui est sage pour comprendre ces choses, intelligent pour les connaître? Droites sont les voies de Yahvé, les justes y marcheront, mais les infidèles y trébucheront.]`
Heureux le sort des justes qui connaissent les voies du Très-Saint, béni soit-Il, et qui les suivent, car elles leur sont révélées — heureux est leur sort.
Notes :
Cet enseignement montre que révéler ou s’engager dans des configurations spirituelles dépassées, même celles qui étaient autrefois Divinement ordonnées (comme Malkhout en étant la “sœur” de Zeir Anpin), est désormais considéré comme une forme d’indécence spirituelle ou de régression. Il souligne l’importance de suivre les chemins raffinés de la connexion Divine établis par la Torah et la Kabbale et de ne pas revenir à des stades spirituels primitifs.
Bien que le texte utilise un langage symbolique et ésotérique, son message principal est très pertinent aujourd’hui : il faut respecter l’évolution spirituelle. Des pratiques ou des schémas qui étaient autrefois acceptables peuvent désormais être nuisibles ou inappropriés. Les « justes » sont ceux qui discernent l’alignement spirituel correct pour leur époque et ne révèlent pas ou ne réveillent pas des modes de relation avec le Divin qui sont dépassés.