Le Zohar Quotidien # 4886 – Acharei Mot – Tu ne Convoiteras pas la femme de ton Voisin




Daily Zohar 4886

Holy Zohar text. Daily Zohar -4886

393. עֶרְוַת אִשָּׁה וּבִתָּהּ לֹא תְגַלֵּה. לָמַדְנוּ, בְּתִקּוּנֵי הַגְּבִירָה בֵּאַרְנוּ אֶת הָעֲרָיוֹת הַלָּלוּ, אַף עַל גַּב שֶׁהֵם (עֲרָיוֹת הֵם) בַּנִּגְלֶה וּבַנִּסְתָּר, וְשָׁם בַּת בְּנָהּ וּבַת בִּתָּהּ. שֶׁהֲרֵי הָעוֹלָם צָרִיךְ אוֹתָם, וְהֵם יִשּׁוּבוֹ שֶׁל עוֹלָם, כְּמוֹ שֶׁבֵּאַרְנוּ. וּמִי שֶׁמְּגַלֶּה עֶרְוָה אַחַת מֵהֶן, אוֹי לוֹ וְאוֹי לְנַפְשׁוֹ, שֶׁהֲרֵי גִּלָּה בִּשְׁבִיל זֶה עֲרָיוֹת אֲחֵרוֹת.
394. וְלָמַדְנוּ, הַדִּבּוּר הָאַחֲרוֹן שֶׁל עֶשֶׂר הָאֲמִירוֹת שֶׁל הַתּוֹרָה – (שמות כ) לֹא תַחְמֹד אֵשֶׁת רֵעֶךָ, כִּי זֶהוּ הַכְּלָל שֶׁל כֻּלָּם. וּמִי שֶׁחוֹמֵד אִשָּׁה אַחֶרֶת כְּאִלּוּ עָבַר עַל כָּל הַתּוֹרָה. בְּרַם, אֵין דָּבָר שֶׁעוֹמֵד לִפְנֵי תְשׁוּבָה, וְכָל שֶׁכֵּן אִם קִבֵּל עָנְשׁוֹ כְּמוֹ דָּוִד הַמֶּלֶךְ. אָמַר רַבִּי יוֹסֵי, שָׁנִינוּ, כָּל מִי שֶׁחָטָא וּפָרַשׁ מֵאוֹתוֹ חֵטְא, הַתְּשׁוּבָה מוֹעִילָה לוֹ יוֹתֵר. וְאִם לֹא, לֹא עוֹלָה בְיָדוֹ תְּשׁוּבָה וְלֹא מוֹעִילָה לוֹ. אִם כָּךְ, אָז אֵיךְ דָּוִד לֹא פָרַשׁ מִבַּת שֶׁבַע לְאַחַר מִכֵּן? אָמַר לוֹ, בַּת שֶׁבַע הָיְתָה שֶׁלּוֹ, וְאֶת שֶׁלּוֹ הוּא לָקַח, שֶׁהֲרֵי מֵת בַּעְלָהּ.


Commentaire de Zion Nefesh:

Traduction par Philippe Lombard

Zohar Acharei Mot
Suite du ZQ 4885

#393

Dans les Tikounim (les rectifications) de la Shékina, nous avons expliqué ces relations interdites (עֲרָיוֹת, arayot), même celles qui apparaissent ouvertement et secrètement. Parmi elles figurent « la fille de sa fille » et « la fille de son fils ». Car le monde en a besoin, et elles sont nécessaires à son établissement, comme nous l’avons établi. Mais celui qui révèle (ou transgresse) l’une de ces formes d’Erva (immoralité sexuelle), malheur à lui et à son âme, car ce faisant, il provoque la révélation d’autres relations interdites.

Explication d’Hasoulam :

Ces versets, qui font référence à des relations interdites, telles qu’une femme et sa fille ou sa petite-fille, sont interprétés symboliquement.

Plus précisément : « La femme et sa fille » font référence à Binah – la mère supérieure – et Malkhout.
Binah est considérée comme cachée, ce qui signifie qu’elle ne reçoit pas directement la Lumière de Hockmah.
Malkhout, en revanche, révèle la Lumière de Hockmah, mais uniquement dans sa partie inférieure (de la poitrine vers le bas). Malkhout elle-même est divisée en deux aspects : au-dessus de la poitrine — cachée (pas de lumière directe de Hockmah). En dessous de la poitrine — révélée (l’endroit où Hockmah apparaît).

Cette division s’applique également à Zeir Anpin (le fils). En lui aussi, la partie inférieure est considérée comme l’aspect « féminin » car la Lumière y brille vers le haut, la direction dans laquelle Hokhmah peut se révéler.
Ainsi, la partie inférieure de Malkhout (de la poitrine vers le bas) est la petite-fille de Binah.
La partie inférieure de Zeir Anpin est la petite-fille par le fils, puisque Zeir Anpin est le fils de Binah, et son aspect inférieur est sa « fille ».

Notes :
Le Zohar explique que même les lois de la Torah relatives aux relations interdites (les Arayot) contiennent des significations spirituelles cachées.

La dynamique entre Binah, Zeir Anpin et Malkhout reflète les structures divines intérieures où le flux de lumière est contrôlé. L’utilisation abusive ou le désalignement de ces canaux spirituels, que ce soit dans les actes ou dans l’interprétation symbolique, cause des dommages spirituels, tout comme les violations physiques.

Par conséquent, transgresser une frontière spirituelle peut ouvrir la voie à d’autres dommages, tout comme une Erva révélée en entraîne d’autres. C’est pourquoi ces enseignements doivent être traités avec respect par ceux qui possèdent la sagesse nécessaire.

#394

Nous avons appris que les derniers mots des Dix Commandements est : « Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain » (לא תחמוד אשת רעך) — car cela inclut tous les autres.

Quiconque convoite la femme d’un autre homme, c’est comme s’il avait transgressé toute la Torah.
Cependant, rien ne s’oppose à la repentance (la Téchouva). Surtout lorsqu’on a accepté la punition, comme l’a fait le roi David.

Rabbi Yossi dit : Nous avons appris que pour quiconque pèche puis se sépare de ce péché, la repentance est très efficace. Mais s’il ne se sépare pas du péché, sa repentance n’est pas acceptée et ne lui est d’aucune utilité.

– Il demande : Si tel est le cas, comment se fait-il que David ne se soit pas séparé de Bat Sheva par la suite ?

– Il répondit : Bat Sheva était vraiment destinée à être sienne, et il a pris ce qui lui appartenait, car son mari était mort.

Notes :
Le commandement « Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain » (Exode 20:14 / Deutéronome 5:18) constitue un principe moral fondamental qui reflète la gravité du désir intérieur comme source de transgression.
Les sages enseignent que convoiter la femme d’autrui peut conduire à une cascade de violations, incarnant ainsi le principe selon lequel la transgression en pensée conduit à la transgression en action (עֲבֵרָה גוֹרֶרֶת עֲבֵרָה).

Pourtant, même dans le cas des péchés les plus graves, rien ne s’oppose à la Téchouva. Le cas du roi David et de Bat Sheva, bien que complexe sur le plan éthique et théologique, est traité dans le Midrash et le Talmud comme un paradigme de ce principe.
Les sages notent : « Quiconque dit que David a péché se trompe… Bat Sheva lui était destinée depuis les six jours de la Création » (Shabbat 56a).

Les souffrances et le repentir sincère de David, tels qu’ils sont exprimés notamment dans le Psaume 51, sont considérés comme un modèle de repentir, démontrant comment la Téchouva, même lorsqu’elle est précédée d’un échec, peut conduire à une élévation spirituelle. Selon le Midrash Tehillim 51, Bat Sheva était prédestinée à être la femme de David depuis le début, et le péché résidait dans la manière et le moment, et non dans l’union elle-même.
Par conséquent, après la mort d’Urie, leur mariage n’était pas un péché continu, et sa repentance fut acceptée.

Comme le souligne le Zohar, la véritable Téchouva exige la séparation du péché, et dans le cas de David, elle fut considérée comme un Tikkoun grâce à la souffrance et au remords.