Le Zohar Quotidien # 4908 – Beresheet – Le Pardes, les Pierres en Marbres et l’eau




Daily Zohar 4908

Holy Zohar text. Daily Zohar -4908

250. דָּבָר אַחֵר וּמִשָּׁם יִפָּרֵד וְהָיָה לְאַרְבָּעָה רָאשִׁים – אֵלֶּה אוֹתָם אַרְבָּעָה שֶׁנִּכְנְסוּ לַפַּרְדֵּס. אֶחָד נִכְנַס בְּפִישׁוֹ »ן, שֶׁהוּא פִּי שׁוֹנֶה הֲלָכוֹת. הַשֵּׁנִי נִכְנַס בְּגִיחוֹ »ן, וְשָׁם הוּא קָבוּר, אוֹתוֹ שֶׁנֶּאֱמַר בּוֹ (ויקרא יא) כֹּל הוֹלֵךְ עַל גָּחוֹן. גַּבְרִיאֵ »ל – גָּבַר אֵל, עָלָיו נֶאֱמַר (איוב ג) לְגֶבֶר אֲשֶׁר דַּרְכּוֹ נִסְתָּרָה וַיָּסֶךְ אֱלוֹהַּ בַּעֲדוֹ. וְלֹא יָדַע אִישׁ אֶת קְבוּרָתוֹ עַד הַיּוֹם הַזֶּה שֶׁהִתְגַּלָּה שָׁם, וְזֶהוּ רֶמֶז, וְדַי לַחֲכִימָא בִּרְמִיזָא.
251. שְׁלִישִׁי נִכְנַס בְּחִדֶּקֶ »ל – חַד קַל, וְזוֹ לָשׁוֹן מְחֻדֶּדֶת קַלָּה לִדְרָשָׁה. רְבִיעִי נִכְנַס בִּפְרָ »ת, שֶׁהוּא הַמֹּחַ, שֶׁבּוֹ פְּרִיָּה וּרְבִיָּה. בֶּן זוֹמָא וּבֶן עַזַּאי שֶׁנִּכְנְסוּ לַקְּלִפּוֹת שֶׁל הַתּוֹרָה, הָיוּ לוֹקִים בָּהֶם. רַבִּי עֲקִיבָא שֶׁנִּכְנַס בַּמֹּחַ, נֶאֱמַר בּוֹ שֶׁנִּכְנַס בְּשָׁלוֹם וְיָצָא בְשָׁלוֹם.
252. ]אָמַר רַבִּי אֶלְעָזָר, אַבָּא, יוֹם אֶחָד הָיִיתִי בְּבֵית הַמִּדְרָשׁ, וְשָׁאֲלוּ הַחֲבֵרִים, מַהוּ שֶׁאָמַר רַבִּי עֲקִיבָא לְתַלְמִידָיו, כְּשֶׁתַּגִּיעוּ לְאַבְנֵי שַׁיִשׁ טָהוֹר אַל תֹּאמְרוּ מַיִם מַיִם שֶׁמָּא תִסְתַּכְּנוּ בְּעַצְמְכֶם, שֶׁכָּתוּב (תהלים קא) דֹּבֵר שְׁקָרִים לֹא יִכּוֹן לְנֶגֶד עֵינָי? בֵּין כָּךְ הִנֵּה זְקַן הַזְּקֵנִים. יָרַד וְאָמַר לָהֶם, רַבָּנָן, בַּמָּה אַתֶּם מִשְׁתַּדְּלִים? אָמְרוּ לוֹ, וַדַּאי בָּזֶה שֶׁאָמַר רַבִּי עֲקִיבָא לְתַלְמִידָיו כְּשֶׁתַּגִּיעוּ לְאַבְנֵי שַׁיִשׁ וְכוּ’. אָמַר לָהֶם, וַדַּאי סוֹד עֶלְיוֹן יֵשׁ כָּאן, וַהֲרֵי פֵּרְשׁוּהָ בַּיְשִׁיבָה הָעֶלְיוֹנָה, וּכְדֵי שֶׁלֹּא תִטְעוּ יָרַדְתִּי לָכֶם, וּכְדֵי לְגַלּוֹת סוֹד זֶה בֵּינֵיכֶם, שֶׁהוּא סוֹד עֶלְיוֹן טָמִיר מִבְּנֵי הַדּוֹר.


Commentaire de Zion Nefesh:

Traduction par Philippe Lombard

Zohar Beresheet
Suite du ZQ 4907

#250

Une autre explication du verset : « Et de là, il se divisa et devint quatre branches » (Genèse 2:10) [ וְנָהָר֙ יֹצֵ֣א מֵעֵ֔דֶן לְהַשְׁק֖וֹת אֶת־הַגָּ֑ן וּמִשָּׁם֙ יִפָּרֵ֔ד וְהָיָ֖ה לְאַרְבָּעָ֥ה רָאשִֽׁים ] Cela fait référence au secret des quatre qui entrèrent dans le Pardes, les quatre sages : Ben Azzai, Ben Zoma, Acher et Rabbi Akiva. « Pardès » est l’acronyme de פשט (Peshat, sens simple), רמז (Remez, allusion), דרש (Derash, sermon) et סוד (Sod, secret).

Le Zohar interprète le mot « il fut divisé » (יִפָּרֵד) comme un acronyme de Peshat, Remez et Derash, qui étaient les niveaux atteints par Ben Azzai, Ben Zoma et Acher. Ceux-ci sont considérés comme les niveaux externes de la Torah, par opposition à Sod, le niveau le plus profond, auquel Rabbi Akiva est entré. Seul Rabbi Akiva, qui est entré dans le « cerveau » (Sod, les secrets les plus intimes de la Torah), est entré en paix et en est sorti en paix. Les autres ont été blessés, comme cela sera expliqué.

L’un des quatre sages entra dans le fleuve Pishon, qui fait allusion au Peshat (niveau littéral) de la Torah qui illumine le Pardes.
« Pishon » est compris comme l’acronyme de « פִּי שׁוֹנֶה הֲלָכוֹת » « Peh Shoneh Halachot » (une bouche qui répète les lois) – ce qui correspond au sens littéral de la Torah.

Le deuxième sage entra dans le fleuve Gihon, où est enterré celui dont il est dit : « כֹּל הוֹלֵךְ עַל גָּחוֹן » « Quiconque marche sur son ventre (גָּחוֹן) » (Lévitique 11:42) – en référence à Moïse, qui correspond à la lettre Vav (ו) du mot Gachon, qui est au milieu de toutes les lettres de la Torah. Il correspond à l’ange Gabriel, dont le nom signifie « Force de Dieu » (גבר-אל), Gébourah (la puissance) de Dieu.

Explication (d’Hasoulam) : Tout enterrement sert d’expiation pour une imperfection, selon ce qui est écrit : « וְכִפֶּר אַדְמָתוֹ עַמּוֹ » « Et il fera expiation pour son pays et pour son peuple » (Deutéronome 32:43). [ הַרְנִ֤ינוּ גוֹיִם֙ עַמּ֔וֹ כִּ֥י דַם־עֲבָדָ֖יו יִקּ֑וֹם וְנָקָם֙ יָשִׁ֣יב לְצָרָ֔יו וְכִפֶּ֥ר אַדְמָת֖וֹ עַמּֽוֹ ].

Une fois l’expiation accomplie, on est destiné à la résurrection et à la vie éternelle. Cependant, l’enterrement de Moïse n’était pas dû à sa propre imperfection. Il était plutôt dû à la force de Gabriel, Gébourah d’en haut, qui l’a submergé et l’a empêché de révéler la perfection complète de son vivant, même s’il en était capable. Selon ce qui est écrit : « וַיָּסֶךְ אֱלוֹהַּ בַּעֲדוֹ » « Et Il l’entoura [Moïse] de la Présence Divine » – ce qui signifie que c’est la dissimulation Divine, et non la faute de Moïse, qui a empêché la révélation complète.

Ainsi, il est écrit : « וְלֹא יָדַע אִישׁ אֶת קְבוּרָתוֹ עַד הַיּוֹם הַזֶּה » « Et personne ne connaît son lieu de sépulture jusqu’à ce jour » (Deutéronome 34:6). [ וַיִּקְבֹּ֨ר אֹת֤וֹ בַגַּי֙ בְּאֶ֣רֶץ מוֹאָ֔ב מ֖וּל בֵּ֣ית פְּע֑וֹר וְלֹא־יָדַ֥ע אִישׁ֙ אֶת־קְבֻ֣רָת֔וֹ עַ֖ד הַיּ֥וֹם הַזֶּֽה ] , car il n’y avait aucune tache, et donc aucune sépulture « connue ». Ce n’est qu’à la fin de la correction, lorsque la perfection de Moïse sera révélée, que le lieu caché de sa sépulture sera connu, car l’absence sera comprise à travers la présence. Ce niveau est associé au Remez (allusion) dans la Torah, selon ce qui est écrit : « וְדַי לַחֲכִימָא בִּרְמִיזָא » « Aux sages, ils révèlent par des allusions » (Proverbes 1:5) [יִשְׁמַ֣ע חָ֭כָם וְי֣וֹסֶף לֶ֑קַח וְ֝נָב֗וֹן תַּחְבֻּל֥וֹת יִקְנֶֽה ].

Notes :
La dissimulation de la sépulture de Moïse est une métaphore de la perfection cachée de la Torah intérieure, qui ne sera pleinement révélée qu’à la fin des temps, dans le cadre de la rectification complète du monde.

#251

Le troisième des quatre sages entra dans le fleuve Hiddekel, dont les lettres sont ח״ד ק״ל — ח״ד, signifiant « acuité », et ק״ל signifiant « légèreté » (facilité). Cela fait allusion à des mots qui sont précis et sans faille, faciles à expliquer et à analyser. ח״ד (Chad) fait allusion à l’acuité, comme dans le verset : « וְשִׁנַּנְתָּם לְבָנֶיךָ » — « Et tu les enseigneras diligemment à tes enfants » (Deutéronome 6:7) [ וְשִׁנַּנְתָּ֣ם לְבָנֶ֔יךָ וְדִבַּרְתָּ֖ בָּ֑ם בְּשִׁבְתְּךָ֤ בְּבֵיתֶ֙ךָ֙ וּבְלֶכְתְּךָ֣ בַדֶּ֔רֶךְ וּֽבְשׇׁכְבְּךָ֖ וּבְקוּמֶֽךָ].

Le quatrième sage entra dans le fleuve Perat (Euphrate), qui symbolise le cerveau (moach), car il y a procréation et fertilité, et la semence provient du cerveau.

Notes :
Ce passage poursuit l’allégorie des quatre sages et des quatre fleuves mentionnés dans la Genèse, chacun représentant un niveau d’interprétation de la Torah :

– Le Hiddekel (Tigris) est lié au pouvoir de la parole claire et précise — cela correspond à Derash. Sa signification est tirée de l’hébreu ח״ד (précis) et ק״ל (lumière/facile), mettant en lumière son aptitude à expliquer et à enseigner clairement.

– Le Perat (Euphrate) correspond au Sod (secret), qui est lié au cerveau, source de la procréation (פוריות) — car dans la Kabbale, la semence (Zera) descend du Moach (cerveau). Cela fait référence aux mystères les plus profonds de la Torah, liés au flux de la sagesse Divine.

Le Zohar explique que le flux de la sagesse Divine (les « fleuves ») correspond à trois catégories d’illumination intellectuelle données à la création :

– La Mochin des six sans Rosh (les six Séphirot inférieures sans la tête ו” ק) — liées au monde de Yetzirah (la Formation) correspondent à Remez (l’allusion), qui signifie la sagesse qui est suggérée mais pas entièrement révélée.

– La Mochin des trois supérieurs (ג” ר) dans les Hassadim (la Miséricorde) du monde de Beria (la Création) correspondent à Derash (sermon), s’inspirant d’une interprétation qui touche le cœur et l’émotion.

– La Mochin des trois supérieurs (ג” ר) dans Hockmah (la Sagesse) provenant du monde d’Atsilout (l’Émanation) correspondent à Sod (le Secret), le niveau le plus élevé de la Torah, révélant la sagesse la plus profonde.
Les récipients (application pratique) proviennent du monde d’Asiyah (l’Action) — représentant Peshat (sens simple).

#252

Rabbi Eléazar dit : « Un jour, alors que nous étions dans la salle d’étude, les amis ont demandé : « Que signifie ce que Rabbi Akiva a dit à ses élèves : « Lorsque vous atteindrez les pierres de marbre pur, ne dites pas « l’eau ! l’eau ! », de peur de vous mettre en danger, selon ce qui est écrit : « דֹבֵר שְׁקָרִים לֹא יִכֹּן לְנֶגֶד עֵינָי » « Celui qui dit des mensonges ne subsistera pas devant mes yeux » (Psaumes 101:7) [לֹֽא־יֵשֵׁ֨ב ׀ בְּקֶ֥רֶב בֵּיתִי֮ עֹשֵׂ֢ה רְמִ֫יָּ֥ה דֹּבֵ֥ר שְׁקָרִ֑ים לֹא־יִ֝כּ֗וֹן לְנֶ֣גֶד עֵינָֽי ]? »

Pendant ce temps, le doyen des anciens (סבא דסבין) descendit là.
Dans la terminologie du Zohar, Hockmah et Binah (la Sagesse et la Compréhension) sont appelés « les Anciens », et Keter (la Couronne) qui est supérieur à eux, est appelé « le plus ancien des anciens ». C’est la révélation du niveau de l’âme יחידה Yechidah, l’âme suprême destinée à être révélée à la fin des temps.

– Il leur dit : « Sages, à quoi êtes-vous occupés ? »

– Ils répondirent : « Nous discutons de ce que Rabbi Akiva a dit à ses élèves : « Lorsque vous atteindrez les pierres de marbre pur… »

– Il leur dit : « Il est certain que c’est un secret suprême. Et cela a été expliqué dans la Yeshiva supérieure. Et afin que vous ne vous trompiez pas à propos de ce secret, je suis descendu pour vous l’expliquer. Car puisque ce secret, qui est caché au peuple de votre génération, a déjà été quelque peu révélé parmi vous, je peux maintenant vous l’expliquer entièrement. »

Notes :
Ce n’est que par une préparation appropriée et avec la permission divine que les secrets intérieurs de la création — des mystères gardés des mondes supérieurs—peuvent être accessibles.

Cet enseignement souligne la nécessité de l’humilité, d’une conduite spirituelle prudente et de la guidance des vrais sages dans la poursuite d’une connaissance mystique profonde.