Le Zohar Quotidien # 4912 –Beresheet – D’où l’a-t-Il Pris ?




Daily Zohar 4912

Holy Zohar text. Daily Zohar -4912

258. וַיִּפַּח בְּאַפָּיו נִשְׁמַת חַיִּים – זוֹ שְׁכִינָה עֶלְיוֹנָה. עֵדֶן – תְּשׁוּבָה. וְעָלֶיהָ נֶאֱמַר וְעֵץ הַחַיִּים בְּתוֹךְ הַגָּן. זֶה הָעַמּוּד הָאֶמְצָעִי. הַגָּ »ן שְׁכִינָה תַחְתּוֹנָה. שְׁלֹשָׁה קְשָׁרִים הֵם, נְשָׁמָה רוּחַ וְנֶפֶשׁ אֶצְלוֹ, וּבָהֶם וַיְהִי הָאָדָם לְנֶפֶשׁ חַיָּה, שֶׁהוּא מַמָּשׁ מִפִּיו נִקְרָא לַשְּׁכִינָה שֶׁהִיא נִשְׁמַת חַיִּים. מִיָּד שֶׁאָמַר דְּבָרִים אֵלּוּ, עָלָה לְמַעְלָה. אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן, חֲבֵרִים, בְּוַדַּאי זֶה הָיָה מַלְאָךְ, וּבְוַדַּאי תּוֹמֵךְ יֵשׁ לָנוּ מִכָּל מָקוֹם.
259. פָּתַח הַפָּסוּק אַחֲרָיו: וַיִּקַּח ה’ אֱלֹהִים אֶת הָאָדָם וַיַּנִּחֵהוּ בְגַן עֵדֶן וְגוֹ’. וַיִּקַּח – מֵאַיִן לָקַח אוֹתוֹ? אֶלָּא לָקַח אוֹתוֹ מֵאַרְבָּעָה יְסוֹדוֹת שֶׁנֶּאֱמַר בָּהֶם וּמִשָּׁם יִפָּרֵד וְהָיָה לְאַרְבָּעָה רָאשִׁים. הִפְרִידוֹ מֵהֶם, וְשָׂם אוֹתוֹ בְּגַן עֵדֶן.


Commentaire de Zion Nefesh:

Traduction par Philippe Lombard

Zohar Beresheet
Suite du ZQ 4911

#258

« Et Il insuffla dans ses narines le souffle de vie » – “וַיִּפַּח בְּאַפָּיו נִשְׁמַת חַיִּים”
Cela fait référence à la Shékina supérieure, qui est appelée Eden et également Téchouva.

Ce verset décrit deux états spirituels :

– l’état de petitesse de la Mochin (le Katnout) :

À ce sujet, il est écrit : « וַיִּיצֶר יְהוָה אֱלֹהִים אֶת הָאָדָם עָפָר מִן הָאֲדָמָה » « Et YHVH Dieu forma l’homme de la poussière de la terre » (Genèse 2:7) — ce qui correspond à l’aspect de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal, car « Vayitzer » (וייצר — « Il forma ») avec son double Youd fait allusion à deux formations — le bien et le mal, comme expliqué dans la section précédente.

– L’état de grandeur de la Mochin (le Gadlout) : À ce sujet, il est écrit : « וַיִּפַּח בְּאַפָּיו נִשְׁמַת חַיִּים וַיְהִי הָאָדָם לְנֶפֶשׁ חַיָּה » « Et Il insuffla dans ses narines le souffle de vie » (Genèse 2:7) [ וַיִּ֩יצֶר֩ יְהֹוָ֨ה אֱלֹהִ֜ים אֶת־הָֽאָדָ֗ם עָפָר֙ מִן־הָ֣אֲדָמָ֔ה וַיִּפַּ֥ח בְּאַפָּ֖יו נִשְׁמַ֣ת חַיִּ֑ים וַיְהִ֥י הָֽאָדָ֖ם לְנֶ֥פֶשׁ חַיָּֽה ] car la lumière de Binah, qui est la Shékina supérieure, est appelée le Souffle de la Vie, et cette lumière de Binah est la Mochin de la grandeur.

Elle est également appelée Eden dans le texte.
Concernant l’homme qui reçoit la Mochin de la grandeur, il est écrit : « Et l’Arbre de Vie était au milieu du Jardin » (Genèse 2:9) [ וַיַּצְמַ֞ח יְהֹוָ֤ה אֱלֹהִים֙ מִן־הָ֣אֲדָמָ֔ה כׇּל־עֵ֛ץ נֶחְמָ֥ד לְמַרְאֶ֖ה וְט֣וֹב לְמַאֲכָ֑ל וְעֵ֤ץ הַֽחַיִּים֙ בְּת֣וֹךְ הַגָּ֔ן וְעֵ֕ץ הַדַּ֖עַת ט֥וֹב וָרָֽע] car dans l’état de Gadlout, il est appelé l’Arbre de Vie. Cela fait référence à la Colonne du Milieu — Zeir Anpin d’Atzilout.

Le Jardin fait référence à la Shékina inférieure (Malkhout). Ainsi, l’homme est connecté par trois liens appelés Neshamah, Rouach et Nefesh.
De la Shékina supérieure (Binah), il reçoit Neshamah ; de Zeir Anpin d’Atsilout, il reçoit Rouach ; et du Jardin – Malkhout (la Shékina inférieure) – il reçoit Nefesh. Et grâce à ces trois éléments — Neshamah, Rouach et Nefesh — l’homme est devenu une Âme Vivante. Ce terme « נֶפֶשׁ חַיָּה » « Âme Vivante » (Nefesh Chayah) fait spécifiquement référence à la bouche de l’homme, en relation avec la Shékina qui est appelée Souffle de Vie.

Ainsi, le verset « Et Il souffla dans ses narines » peut maintenant être expliqué littéralement, comme si Dieu avait soufflé directement dans les narines d’Adam, car le Souffle de Vie fait référence à la lumière de la Shékina supérieure. L’afflux de la Shékina coule également de la bouche de Zeir Anpin, puisque la Mochin est toujours tiré de la bouche de la tête, qui fait référence à Malkhout de la tête (la bouche), comme on le sait. Il est donc approprié qu’il soit dit : « Et Il souffla dans ses narines » – c’est-à-dire par la bouche.

Notes :
Le Zohar enseigne que l’homme a été créé avec deux aspects spirituels distincts :

– le corps, tiré de la terre, un réceptacle de potentiel mêlé à la tendance au bien et au mal.
– L’âme, tirée directement de la Shékina supérieure, qui insuffle en lui la vie Divine et l’élève vers son véritable but spirituel.

Cette dualité est capturée dans la double phraséologie du récit de la Création dans Genèse 2:7, qui décrit d’abord la formation à partir de la poussière, puis l’infusion du Souffle de Vie, représentant l’infusion de la conscience Divine d’en haut.

Elle met en lumière le rôle de l’homme en tant que pont entre les mondes, enraciné dans la terre, mais animé par le Divin, capable d’élever la création grâce à ses facultés spirituelles de Neshamah, Rouach et Nefesh.

#259

Faisant suite à l’enseignement de l’ancien (le « Saba » mentionné plus haut), Rabbi Shimon reprit pour expliquer le verset : « וַיִּקַּח יְהוָה אֱלֹקים אֶת הָאָדָם, וַיַּנִּחֵהוּ בְּגַן-עֵדֶן » « Et YHVH Dieu prit l’homme… »(Genèse 2:15 [ וַיִּקַּ֛ח יְהֹוָ֥ה אֱלֹהִ֖ים אֶת־הָֽאָדָ֑ם וַיַּנִּחֵ֣הוּ בְגַן־עֵ֔דֶן לְעׇבְדָ֖הּ וּלְשׇׁמְרָֽהּ].
Après que l’ancien eut expliqué les versets « Et un fleuve sortait d’Éden… » en relation avec la petitesse et la grandeur (le Katnout et le Gadlout) d’Adam, Rabbi Shimon expliqua également le verset : « Et YHVH Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden… » dans le même contexte, celui du développement spirituel d’Adam.

Le verset dit : « Et Il prit (וַיִּקַּח) l’homme. »

– Rabbi Shimon demande : D’où l’a-t-Il pris ? Où était l’homme avant d’être placé dans le jardin d’Éden ?

– Il répond : Il l’a plutôt pris des quatre éléments séparés (ד’ היסודות דפרודא), ceux dont il est écrit : « וְנָהָר יֹצֵא מֵעֵדֶן לְהַשְׁקוֹת אֶת-הַגָּן, וּמִשָּׁם יִפָּרֵד וְהָיָה לְאַרְבָּעָה רָאשִׁים » « Et de là, il se divisa et devint quatre têtes » (Genèse 2:10) [וְנָהָר֙ יֹצֵ֣א מֵעֵ֔דֶן לְהַשְׁק֖וֹת אֶת־הַגָּ֑ן וּמִשָּׁם֙ יִפָּרֵ֔ד וְהָיָ֖ה לְאַרְבָּעָ֥ה רָאשִֽׁים ], ce qui fait allusion aux quatre éléments fondamentaux de la séparation (la terre, l’eau, le feu et l’air).
Et le Très-Saint, Béni Soit-Il, sépara l’homme de ces quatre éléments divisés et le plaça dans le Jardin d’Eden d’Atsilout.

Notes :
Rabbi Shimon enseigne que le verset « Et YHVH Dieu prit l’homme » décrit une ascension spirituelle, où Dieu éleva Adam des éléments inférieurs divisés de la nature (le feu, l’eau, l’air, la terre) vers le Jardin d’Eden, représentant le Monde d’Atsilout, un royaume d’unité Divine et de plénitude spirituelle.
Cette transition marque l’élévation essentielle de l’âme humaine : des forces matérielles chaotiques au service Divin et à l’union.
Adam s’enracine dans un but spirituel et n’est plus sujet à la fragmentation.

Cela reflète également le chemin spirituel de chaque âme : s’élever au-dessus des attractions du monde matériel et retourner au Jardin intérieur, à l’unité avec Hashem.