Daily Zohar 4879
380. רַבִּי אַבָּא אָמַר, (משלי כד) בְּחָכְמָה יִבָּנֶה בָּיִת. מִי הַבַּיִת שֶׁנִּבְנֶה בְחָכְמָה? הֱוֵי אוֹמֵר זֶה הַנָּהָר שֶׁיּוֹצֵא מֵעֵדֶן. מִשּׁוּם כָּךְ מוֹלֶדֶת בַּיִת אוֹ מוֹלֶדֶת חוּץ, כְּשֶׁיָּצְאָה מִו’, כְּמוֹ שֶׁכָּתוּב (בראשית ב) עֶצֶם מֵעֲצָמַי וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי. וְכָתוּב וַיִּקַּח אַחַת מִצַּלְעֹתָיו, וְזֶהוּ מוֹלֶדֶת חוּץ, מִמָּקוֹם שֶׁל זְעֵיר אַנְפִּין נִמְצָא, כְּמוֹ שֶׁנִּתְבָּאֵר.
Commentaire de Zion Nefesh:
Traduction par Philippe LombardZohar Acharei Mot
Suite du ZQ 4878
#379
Et cela explique notre Mishna anonyme (enseignement donné sans mention de l’auteur), qui signifierait – en plus de ce qui est mentionné – qu’Abba et Imma (le Père et la Mère, Hockmah et Binah) ne sont jamais séparés ; on peut maintenant comprendre les mots de la Mishna, qui sont énoncés anonymement. Il est écrit : « עֶרְוַת אֲחוֹתְךָ בַת אָבִיךָ אוֹ בַת אִמֶּךָ » « La nudité de ta sœur, la fille de ton père ou la fille de ta mère… » (Lévitique 18:9) [ 9 Tu ne découvriras point la nudité de ta sœur, la fille de ton père ou la fille de ta mère, née dans la maison ou née hors de la maison. ]
Puisqu’il est dit « la fille de ton père », pourquoi ajouter « ou la fille de ta mère » ?
Il explique : Cela soulève une question : puisque Abba et Imma ne sont jamais séparés, alors si Malkhout est la fille de ton Père (c’est-à-dire qu’elle dérive d’Abba), elle est nécessairement aussi la fille de ta Mère (Imma) car leur union n’est jamais rompue. Alors pourquoi préciser les deux ?
Il répond plutôt : si elle vient du côté du père, c’est-à-dire que l’influence d’Abba (Hokhmah) domine en elle, alors Malkhout est appelée Hokhmah. Si elle vient du côté de la mère, c’est-à-dire si l’influence d’Imma (Binah) la domine, alors elle est appelée Binah. Mais dans tous les cas, que ce soit de ce côté-ci ou de ce côté-là, Malkhout dérive toujours à la fois d’Abba et d’Imma, car le Yud (י) – qui représente Abba – ne se sépare jamais du Heh (ה) qui représente Imma.
Et c’est là le secret intérieur de l’expression : « מוֹלֶדֶת בַּיִת » « Née de la maison » – lorsqu’elle vient d’Abba, ou « מוֹלֶדֶת חוּץ » « Née de l’extérieur » – lorsqu’elle vient d’Imma, car Imma est considérée comme l’aspect extérieur d’Abba. Ainsi, la fin du verset explique son début.
Notes :
Le Zohar enseigne que même si Malkhout dérive toujours à la fois de Hokhmah et de Binah – le Père et la Mère – le mode d’influence spirituelle peut varier : parfois, elle est gouvernée davantage par Hockmah (la sagesse intérieure), parfois par Binah (la structure extérieure et la compréhension).
Cette interprétation révèle la précision du langage de la Torah, qui spécifie à la fois le Père et la Mère pour indiquer différents états et qualités spirituels au sein de Malkhout.
Elle renforce également un principe plus profond : même lorsque les choses semblent dualistes ou séparées, elles proviennent toutes de l’unité, une leçon pour les royaumes spirituels et la vie humaine.
#380
Rabbi Abba a dit : « בְּחָכְמָה יִבָּנֶה בָּיִת » « C’est avec la sagesse qu’une maison est bâtie » (Proverbes 24:3) [ 3 C’est par la sagesse qu’une maison s’élève, et par l’intelligence qu’elle s’affermit; ] .
Qui est la « maison » qui est bâtie avec la sagesse ? Vous devez répondre : c’est le fleuve qui coule depuis l’Éden, en référence à Binah. C’est pourquoi il est écrit : « מוֹלֶדֶת בַּיִת » « Née de la maison » – cela fait référence à Malkhout, qui est née de Binah, qui est considérée comme une maison pour Hockmah (la Sagesse). Ou : « מוֹלֶדֶת חוּץ » « Née de l’extérieur » – cela fait référence au moment où Malkhout émerge du Vav (ו), qui est Zeir Anpin (Z”A).
Ainsi qu’ il est écrit : « Et l’homme (Adam, symbolisant Zeir Anpin) dit à propos de Chavah (Ève, symbolisant Malkhout) : « עֶצֶם מֵעֲצָמַי וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי » « Elle est l’os de mes os et la chair de ma chair. » Et il est également écrit : « וַיִּקַּח אַחַת מִצַּלְעֹתָיו » « Et Il prit l’un de ses côtés [צלעותיו]. »
Ainsi, Malkhout est dit émerger de Zeir Anpin, et cela s’appelle « Né de l’extérieur », c’est-à-dire de l’endroit où Zeir Anpin existe, qui est considéré comme extérieur par rapport à Imma (Binah) — comme nous l’avons appris.
Notes :
La description d’Ève dans la Torah tirée du côté d’Adam est utilisée comme métaphore : Adam représente Z”A, et Ève, Malkhout. Son émergence de son « côté » illustre l’émergence externe de Malkhout de Z”A, contrastant avec sa naissance interne de Binah.