Daily Zohar 4902
237. וְלָכֵן נֶאֱמַר בּוֹ וְכָל עֵשֶׂב הַשָּׂדֶה טֶרֶם יִצְמָח, עַד שֶׁיִּצְמַח צַדִּי »ק. וּמִמֶּנּוּ (תהלים פה) אֱמֶת מֵאֶרֶץ תִּצְמָח, שֶׁנֶּאֱמַר בּוֹ (דניאל ח) וְתַשְׁלֵךְ אֱמֶת אַרְצָה. וְתַלְמִידֵי חֲכָמִים, שֶׁהֵם דְּשָׁאִים, לֹא צוֹמְחִים בַּגָּלוּת עַד שֶׁאֱמֶת מֵאֶרֶץ תִּצְמָח, וְזֶה מֹשֶׁה שֶׁנֶּאֱמַר בּוֹ (מלאכי ב) תּוֹרַת אֱמֶת הָיְתָה בְּפִיהוּ, שֶׁלֹּא יִהְיֶה מִי שֶׁדּוֹרֵשׁ אֶת הַשְּׁכִינָה כְּמוֹתוֹ, וּבִגְלַל זֶה וְאָדָם אַיִן לַעֲבֹד.
238. וּמִיָּד שֶׁהוּא יָבֹא, מִיָּד – וְאֵ »ד יַעֲלֶה מִן הָאָרֶץ. א »ד מִן אדנ »י עוֹלֶה לוֹ ו’ וְנַעֲשֶׂה בָּהּ אֲדוֹן כָּל הָאָרֶץ. מִיָּד – וְהִשְׁקָה אֶת פְּנֵי כָּל הָאֲדָמָה, מִמֶּנּוּ מֻשְׁקִים יִשְׂרָאֵל לְמַטָּה בְּשִׁבְעִים פָּנִים שֶׁל הַתּוֹרָה.
Commentaire de Zion Nefesh:
Traduction par Philippe LombardZohar Beresheet
Suite du ZQ 4901
#236
Une autre interprétation du verset concernant les âmes des justes provient du verset : « Et aucune herbe des champs (עֵשֶׂב הַשָּׂדֶה) ». Le mot « עֵשֶׂב » (herbe) est composé des lettres ע, ב et ש. La lettre ש’ fait allusion aux trois feuilles (ou lignes), qui sont (יאהדונה” י), une combinaison des Saints Noms יהוה YHVH et אדני ADNI. Cette combinaison symbolise l’union des Noms YHVH – Zeir Anpin – avec ADNI – la Noukva. Ensemble, ils forment la valeur ע” ב (72), qui est YHVH épelé avec la lettre youd (י), יוד-הי-ויו-הי, ce qui équivaut à la valeur numérique 72. Cela représente la Mochin qui révèle la lumière de Hockmah dans le secret de cette union, suggérée par la combinaison de noms יאהדונה” י.
Il existe trois types d’unions entre Zeir Anpin et la Noukva :
– Une union des trois Séphirot supérieures qui est le secret de יהוה YHVH– אהיה AHYH.
– Une union de Hessed, Gébourah et Tiféret : יהוה YHVH– אלהים ELOKIM.
– Une union des trois inférieures, Netzach, Hod et Yésod : יהוה YHVH– אדני ADNI.
La Mochin de 72 (niveau de Chaya) ne coule que lorsque cette troisième union de YHVH–ADNI est complète.
À ce moment-là, les âmes des justes naissent de l’union de ces aspects inférieurs.
Les âmes des justes ne naissent pas des deux premières combinaisons, car la Mochin de 72 – la lumière de Hockmah – ne se manifeste que dans Netzach, Hod, Yésod, à travers la combinaison יאהדונה « י ».
Netzach, Hod, Yésod, sont évoqués dans la lettre ש’ du mot עש” ב (herbe), dont les trois branches représentent les trois Séphirot inférieures (Netzach, Hod, Yésod). Elles sont appelées « feuilles » plutôt que « branches » (ces dernières représentant Hessed, Gébourah, Tiféret) pour montrer qu’elles dépendent des trois branches de Hessed, Gébourah, Tiféret, et reçoivent leur subsistance de celles-ci.
La Mochin pour les âmes des vertueux sont suggérés dans les lettres ע « ב de עש » ב, qui sont YHVH remplies de youd (72), représentant la haute conscience.
C’est le sens de : « Les branches, dont tous dépendent, toutes participant à la valeur de 72 », en référence aux trois Séphirot, Hessed, Gébourah, Tiféret.
Chacune des trois branches (Hessed, Gébourah, Tiféret) a la valeur de 72, comme expliqué dans le Zohar (Beshalach #160), dans le contexte des trois versets : « Et il voyagea (וַיִּסַּע), et il vint (וַיָּבֹא), et il campa (וַיֵּט). » Cette « interprétation alternative » (לשון אחר) ne contredit pas la précédente, mais l’explique simplement plus en détail. C’est pourquoi on parle d’une «autre formulation » et non d’un « autre sujet ».
#237
C’est pour cette raison qu’il est dit à propos de Moïse : « וכל עשב השדה טרם יצמח » – « aucune herbe des champs n’avait encore poussé » (Genèse 2:5) – cela signifie que le juste n’avait pas encore germé, à savoir Moïse, par qui le verset « אמת מארץ תצמח » – « La vérité germera de la terre… » (Psaumes 85:12) [… אֱ֭מֶת מֵאֶ֣רֶץ תִּצְמָ֑ח וְ֝צֶ֗דֶק מִשָּׁמַ֥יִם נִשְׁקָֽף ] – s’accomplit. Il est dit de lui : « ותשלך אמת ארצה » – « Et la vérité fut jetée à terre » (Daniel 8:12) [ וְצָבָ֛א תִּנָּתֵ֥ן עַל־הַתָּמִ֖יד בְּפָ֑שַׁע וְתַשְׁלֵ֤ךְ אֱמֶת֙ אַ֔רְצָה וְעָשְׂתָ֖ה וְהִצְלִֽיחָה ]– et cela fait référence aux érudits de la Torah, qui sont comme des herbes qui poussent de la terre.
Ils ne poussent pas et n’émergent pas de la Shékina pendant l’exil, jusqu’à ce que vienne le moment où le verset « אמת מארץ תצמח » – « La vérité germera de la terre » – s’accomplira. `
Et c’est Moïse dont il est dit : « תורת אמת היתה בפיהו » – « La Torah de la vérité était dans sa bouche » (Malachie 2:6) [ תּוֹרַ֤ת אֱמֶת֙ הָיְתָ֣ה בְּפִ֔יהוּ וְעַוְלָ֖ה לֹא־נִמְצָ֣א בִשְׂפָתָ֑יו בְּשָׁל֤וֹם וּבְמִישׁוֹר֙ הָלַ֣ךְ אִתִּ֔י וְרַבִּ֖ים הֵשִׁ֥יב מֵעָוֺֽן]– car personne ne recherche la Shékina comme lui.
C’est pourquoi il est dit à son sujet : « ואדם אין לעבוד את האדמה » – « Et il n’y avait pas d’homme pour travailler la terre » (Genèse 2:5).
L’«homme » – c’est Moïse.
« La terre » – c’est la Shékina.
Avant l’arrivée de Moïse, personne ne pouvait rectifier correctement la Shékina.
Notes :
Moïse est la figure clé qui apporte la vérité dans le monde et élève la Shékina. Avant son arrivée, les érudits de la Torah ne pouvaient pas s’épanouir, et la vérité Divine était « jetée à terre ».
L’émergence de Moïse marque l’accomplissement de la prophétie « La vérité germera de la terre », car il est le vertueux qui œuvre à restaurer la Shékina.
Cet enseignement révèle que la véritable croissance spirituelle et la rectification du monde ne peuvent commencer que lorsqu’une figure telle que Moïse se lève pour relier le ciel et la terre.
#238
Et dès que Moïse arrivera, le verset s’accomplira :
« ואֵד יַעֲלֶה מִן הָאָרֶץ » – « Et une brume s’éleva de la terre » (Genèse 2:6) [ וְאֵ֖ד יַֽעֲלֶ֣ה מִן־הָאָ֑רֶץ וְהִשְׁקָ֖ה אֶֽת־כׇּל־פְּנֵ֥י הָֽאֲדָמָֽה]. C’est-à-dire que א״ד (Alef-Dalet) du nom אדנ” י (Adonaï, H Malkhout) s’élève vers le haut jusqu’à la lettre ו (vav), puis devient אדון כל הארץ – « Maître de toute la terre ».
C’est-à-dire que Zeir Anpin (représenté par la lettre ו) s’élève et s’unit à la Shékina , qui est appelée Adonaï (אדנ״י). La Shékina devient alors Maître de toute la terre. La lecture correcte du verset « ואֵד יַעֲלֶה מִן הָאָרֶץ » est la suivante : « Une brume » (א״ד) s’élève de la terre (qui est la Shékina, appelée Adonaï). Comme Adonaï est un nom féminin, seules les lettres א״ד s’élèvent, et elles montent pour rejoindre ו (Zeir Anpin), et s’unissent à lui. La Shékina reçoit alors la Mochin complète, et elle devient Adon – un titre masculin, « Maître de toute la terre ».
Immédiatement après cette union, il est écrit : « וְהִשְׁקָה אֶת כָּל פְּנֵי הָאֲדָמָה » – « Et cela arrosait toute la surface de la terre » (Genèse 2:6) [וְאֵ֖ד יַֽעֲלֶ֣ה מִן־הָאָ֑רֶץ וְהִשְׁקָ֖ה אֶֽת־כׇּל־פְּנֵ֥י הָֽאֲדָמָֽה ].
De cette union, Israël en bas est arrosé – autrement dit il reçoit l’abondance spirituelle – à travers les soixante-dix visages de la Torah (ע’ אנפין דאורייתא). : « Et cela arrosait toute la surface du sol » signifiant qu’Israël reçoit la Mochin de la Shékina, et ceux-ci sont appelés les soixante-dix visages de la Torah.
Ces soixante-dix visages correspondent aux sept Séphirot inférieures (חג” ת נה” י), chacune comprenant dix facettes.
Les trente supérieures (Hokmah, Binah, Da’at) ne nous sont pas entièrement compréhensibles.
Notes :
De l’union de Zeir Anpin et de la Shékina, Israël reçoit des enseignements profonds sur la Torah : les soixante-dix visages de la Torah.
Cet enseignement souligne que la véritable révélation spirituelle et l’abondance Divine dépendent de la réunification des aspects masculin et féminin du Divin, facilitée par Moïse, qui nous conduit à la rédemption finale.